L'envie de partager

Tout a commencé par une envie de faire connaître nos commerces de proximité, cela, mêlé au désir d'aider ces artistes, qui, petits comme nous, n'ont pas de facilité pour montrer leur travail. Le tout a donné naissance à ces nocturnes artistiques, soirées de partage de connaissances et de convivialité !

Neuf nocturnes artistiques se sont déjà déroulées dans la rue Aumône Vieille.

Les artistes sélectionnés disposent d'un lieu d'exposition dans plusieurs boutiques de la rue. Le vernissage collectif, organisé par les commerçants, est rythmé par une ambiance musicale. Petits-fours et boissons sont proposés aux visiteurs et des performances, toujours en rapport avec l'art ou la création, animent la soirée. Le but est de permettre aux artistes et aux jeunes créateurs de promouvoir leur travail, mais aussi, dans un sens, d'ouvrir le domaine de l'art et de la création à tous les Aixois et aux gens de passage.Sans prétention, sans snobisme, sans aucune restriction artistique de leur part, les commerçants, galeristes et restaurateurs de la rue Aumône Vieille vous invitent à partager un bon moment et à découvrir l'art sous toutes ses formes.

Pour que "Aix ville d'eau, ville d'art" devienne réalité !

Bon, ok, rue Aumône Vieille on ne vous servira pas que de l'eau...

La trezième édition est prévue pour le 12 décembre 2015.

nocturneaumonevieille@gmail.com



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mardi 24 février 2015

Valentina Crasto expose à l'atelier Luinwé


 
    Sursauts après sursauts, à travers le geste de l'artiste, dans des constructions nuancées de couleurs matérielles, le brin de coton prend la forme du chaos ordonné.
Les traces de beauté encore brutes laissant le désordre du cœur trouver par soi-même la voie de sa propre création. L'entropie sentimentale de l'artiste documente, prise photographique après prise photographique, la recherche du sens qui informe la matière. Les contours filiformes, qui délimitent les visages, les corps, sont confiés au tissu précieux qui encloisonne ; un dynamisme ouvert à mille possibilités de création. Et le coton, cette fibre résistante, anélastique, joue avec lui-même, avec les nuances de sa propre élégance. De la même façon, il fait le souvenir qui anime le souffle du manque, dont les contours nuancés révèlent l'intensité de la persistance romantique.

L'art de Valentina Crasto est filiforme et murmure une invitation à la légèreté de l'être qui est une pratique nécessaire et vitale au quotidien. Aussi, les formes sont des traces éthérées et forment un tout avec l'espace imperceptible environnant. Les formes s'imbriquent avec osmose et partagent avec l'espace les molecules, les voltiges. Les œuvres de Crasto sont des formes éphémères du vivre, un moment aveuglé par l'illusion d'une présence collée sur la scène de la vie. Moment illusoire de l'être qui se ment à soi-même! Puis le fil de coton revient en pelote, tel un ventre de femme, prêt à redonner des nuances et des formes nouvelles et inattendues.

L'artiste est habité par la touche de la légèreté, le choix matériel du coton et une métaphore de son âme. C'est un choix qui a murît au fil des années, "per forza di levare" et de "dématérialisation".
Les œuvres de Crasto sont fragiles et volatiles, comme les émotions confiées au vent. Le figuratif, source de l'interprétation débouche sur une œuvre incorporelle, conceptuelle.

Et comme l'imperceptible fil qui lie à la terre nos rêves, comme la subtile corde des cerfs-volants, l'art de Valentina Crasto, entre ciel et terre, est un pont entre la matière et sa transcendance raisonnée.

Marco Caccavo



jeudi 24 juillet 2014

Texte critique de Marco Caccavo pour Philippe Lefebvre et Harry Gaabor


L'art est une blessure qui devient lumière
Georges Braque



Le geste d'artiste, à la fois, cache et révèle, et c'est à ce moment que l'interprétation personnelle de l’œuvre prend forme dans notre esprit de spectateur. Le langage de la création est celui qui maîtrise la lumière et le sombre, le brumeux souvenir et le lumineux réel. Et comme le jour et la nuit sont opposés, mais semblent presque se renverser l'un dans l'autre dans les instants d'aube ou du coucher de soleil, ainsi deux artistes trouvent un moment commun pour se reconnaître l'un dans le travail de l'autre. Quand cela arrive, leurs pensées, à travers leurs œuvres, courent comme des étincelles d'images dans un jeu de miroir et, enfin, ils se pénètrent, en se posant, essoufflées, et nous parlent. Bien sûr, les mondes de deux artistes parlent avec des accents dissemblables qui renvoient à l'utilisation de matières différentes pour la création, mais leur sujet de discussion est commun: tous les deux cherchent l'expression de leur intérieur, agité par le vécu et par l’interprétation du monde contemporain.
Philippe Lefebvre et Harry Gaabor nous proposent cet échange entre vécu et regard actuel dans un espace d'art, lieu subtile de l'aube et du coucher de la pensée.
Lefebvre, artiste joue du métal, plie et façonne la matière au gré des battements de son cœur. Il est artisan, archéologue de la mémoire en action et travaille sur des souvenirs qui ont marqué sa peau, parfois doucement, parfois plus violemment, la vie donne le rythme et le timbre de ses créations. Et ainsi la matière est voix des blessures et des fragilités de l'artiste. Le noble métal, matière faite pour résister au temps, aux émotions, devient métaphore du flou souvenir. Ce dernier, tiré de l’abîme de l'oubli, revient et recompose, à l'aide de l'introspection, une histoire qu'il essaye de rendre cohérente pour s'expliquer pourquoi ses blessures sont encore saignantes.
Faire revenir à la surface, comprendre, créer. Au final, la création, n'est-elle pas une volonté de projeter hors-de-soi les émotions cachées pour mieux essayer de les comprendre?
Songez à une sculpture en métal. A l'une de celles de Lefebvre. Elle est le porte-parole de toutes nos angoisses présentes, de toutes nos émotions passées. Son but d'artiste est celui de les rendre cohérentes. Mais, on le sait, la langue du cœur a du mal a s'exprimer d'une façon claire...le souvenir, la blessure, il faut tout cimenter en blanc pour poursuivre le voyage au bout de la vie...
Gaabor, conteur du contemporain, noue, dans une même œuvre, le monde bien présent à nos sens et celui spirituel, qui demande un sursaut du cœur pour être compris. Ses œuvres narrent du fléau de la guerre, bien sûr adoucie par l'espoir provenant d'un bouquet de fleur ou d'un soldat à la morphologie plutôt apte à la séduction qu'à la destruction. L'artiste raconte dans ses œuvres le rapport difficile entre nature et civilisation, entre « être humain durable » et éternel devenir du cosmos.
Presque tous ses travaux, qui vont de la peinture sur bois à la sculpture, présentent une double lecture. La première, certes immédiate, est celle liée aux couleurs qui captivent le regard et au sujet d'actualité que l'on peut facilement reconnaître.
Mais ce n'est pas un travail de simple dénonciation.
On le disait tout à l'heure: le geste d'artiste, à la fois, cache et révèle.
La deuxième lecture de son travail est une sorte de révélation laïque: l'artiste narre les défis et les enjeux de l'humain et cache, en utilisant le langage des symboles spirituels, la dimension métaphysique de leur résolution.
Le monde à venir que Gaabor confie à ses œuvres est celui hanté par un cri d'humanisation, permettant de tourner en colorée dérision une tragédie comme celle de la guerre ou de confier aux têtes de mort la valeur d'une joyeuse vanitas qui nous invite à danser. Et ce ballet se produit sur les ruines d'une ville développée à la verticale pour faire naître, en dansant, une ville horizontale. Dans ce nouvel espace, la nature, avec ses couleurs et ses fragilités, n'est plus opposition à l'animalisation dont parlait Diderot, c'est-à-dire la volonté de tout engloutir pour posséder, mais c'est une heureuse danse animée par les atomes qui composent l'homme et la verte chlorophylle de la feuille.
Et voilà l'univers artistique d'Harry Gaabor, coloré guérillero du spirituel qui avec son pinceau crée de souriantes acrobaties sur les ruines de notre grise civilisation.

Juillet 2014
























samedi 14 juin 2014

Le Street Art par Décograff Délir

Decograff Delir, réel street artist, fera un live painting dés le début de soirée.
A genoux ou debout, DD, la tête (parfois) dans les choux, peint de tout, sur tout et partout ! Des portes, des murs, des poteaux, des cailloux...bah ouais, c'est ça le street art : s'approprier la Rue, dénicher LE support qui inspire. Le street artist étudie le terrain, pose son blaze, balance les bombes dans son sac et repart les mains barbouillées de couleurs, laissant derrière lui un petit bijou...
La galerie d'exposition : la cité entière.
Le prix d'entrée : nada, walou, rien du tout.
Le public visé : le peuple au complet, celles et ceux qui animent la ville du matin au soir ; passants, voisins, étrangers, étudiants, travailleurs, bourgeois, jeunes, vieux, costards 3 pièces, clochards, photographes, poètes, promeneurs, voyageurs...
L'artiste de rue offre ses œuvres, son message, son nom.
Bon, comme on ne pouvait pas découper des pans de murs et dégonder des portes (quoi que...), l'artiste Decograff Delir exposera une partie de son travail chez Net Games du 14 juin au 15 juillet.



https://www.facebook.com/decograff.delir?fref=ts






mercredi 11 juin 2014

Aurel s'expose à l'Atelier Luinwé

Aurel, illustratrice, graphiste, aquarelliste, peintre sur toile (et en bâtiment!) va vous surprendre et vous émouvoir. Pour sa première exposition, l'artiste met le paquet en vous proposant une série de peintures sur bois. L'univers d'Aurel se compose de teintes délicates, de petites annotations, d'un merveilleux coup de crayon, d'onomatopées, de messages enrichissants adroitement glissés, d'une pointe de trash et d'une bonne dose d'humour !
Le travail de l'illustratrice est poétique, mélancolique, mais il fait réfléchir, en douceur ou de manière incisive...et le sourire se pointe sur votre frimousse...
L'atelier Luinwé est raaaviiii d'accueillir la bonne humeur, le talent et les good vibes d'Aurel, du 10 juin au 31 août.








mardi 10 juin 2014

Nocturne artistique #9



Un nouveau parcours artistique nocturne !!
La rue Aumône Vieille remet ça ! Le samedi 14 juin aura lieu la 9ème édition !

Depuis la dernière édition deux nouveaux lieux ont ouvert leur portes :
La boutique « Au Hasard », spécialisée dans la sculpture et la céramique Raku, ainsi que l'espace d'art contemporain 361°situé en haut de la rue aumône Vieille.
L’événement « La rue Aumône Vieille s'éveille » s'étend donc, à partir de maintenant jusqu'en haut de la rue de l'Annonciade. Chouette, le quartier de l'art et de la création prend forme !

Dès le milieu d'après-midi, venez nombreux, en famille, entre amis, découvrir des artistes plein de talent : de la peinture, de la photo, de l'illustration, du street art, de la sculpture...franchement, un melting-pot artistique à ne pas louper !

Et v'là le programme :

L'association Entre-Peaux (avec l'aimable participation de Seconde Nature) va vous concocter une petite soirée musicale au top !
Gabriel Dallen sera d'attaque dès la fin d'après-midi, devant la galerie Alter Ego (18h00).
Ensuite, m'sieurs-dames, vous pourrez vous déhancher devant les platines de la Team Olé Olé et celles de Sébastien Bromberger. (20h00).


L'association Passur participe également à notre événement : performance artistique, décoration de rue...c'est un réel plaisir que d'être en collaboration avec cette jeune association dynamique et plein de bonne énergie !
Une performance visuelle et sonore sera réalisée par l'artiste Cri Eco, venue d'Italie rien que pour nous :-) (19h30).
Le street artist Decograff Delir sera en performance artistique dès le début de soirée.
Le photographe David Maurel exécutera un encollage de photos dans la rue.

D'autres exposants seront présents dans la rue, et comme d'habitude, l'apéro sera servi dans les boutiques participantes !

Paul Guyonnet, Alys Baillard et Jules Cotte à la galerie 361°
Iwona Altmajer à la galerie Alter Ego
Djeïlo chez Only Colors
Do Rosario chez Rêve de Manga
Florent carré chez Tableraze
Aurel à l'Atelier Luinwé
Decograff Delir chez Net Games
Ambiance musicale chez Thierreez Barbershop

dimanche 18 mai 2014

Exposition "Peinture corps" de Nicolas Cluzel, à l'Atelier Luinwé Bijoux

Le geste d'artiste de Nicolas Cluzel est un trait d’aquarelle traçant de corps animés et fluides.
Les liquides qui imprègnent ses toiles sont des couleurs rassemblant à la matière organique, expression vitale de l’émotion qui déchire la chair et les os.
Chez Nicolas Cluzel la frontière du corps, d'un corps brisé et liquide, est finalement dépassé vers un "continuum" de fluides, et ces sont ces derniers qui tracent les limites précaires de la figure.
Cluzel est artiste de la couleur et de la matière fluide, chacun de ses tableaux est une poignée de matière, palpitante, jetée face au miroir de l'expression de nos propres inavouables tourments.

Marco Caccavo

Il est possible visiter l'exposition de Nicolas Cluzel, "Peinture corps", chez l'Atelier Luinwé Bijoux, 19 rue Aumône Vielle à Aix en Provence, jusqu'au 31 Mai 2014.





mercredi 30 avril 2014

Made in USSR de Alexandra Polina

On pourrait définir le travail d'Alexandra Polina, présenté à la Galerie La Fontaine Obscure à Aix en Provence, comme une rétrospective de l'avenir. La rétrospection et l'avenir dont on parle sont ceux du peuple qui constituait l'ex Union des Républiques Socialistes Soviétiques, fédération d’États qui s'est écroulée il y a vingt ans.
La photographe présente la dernière génération de jeunes qui ont grandi comme des petits héritiers de la Révolution d'Octobre et comme des « pionniers », en utilisant les mots de l'artiste, d'un monde mondialisé.
En effet, ces fils de la révolution commençaient à partager avec les occidentaux la même musique, la même langue internationale et les mêmes rêves de reussite sociale, dans un contexte de libre échange.
Que retenir de cette génération bifronte? Les images en noir et blanc de Eisenstein où les images colorées des shining russians?
La réponse, puisqu'on parle de photographie, se trouve dans les images qui peuvent, donc, avoir une double grille de lecture.
Les signifiants issus de l'art de la propagande soviétique, comme la posture plastique des sujets et la présence du rouge révolutionnaire, font plonger le spectacteur dans une atmosphère irréelle d'antan, allure d'un monde caché, loin des catégories esthétiques des fils du Plan Marshall.
Voilà donc l'homme/femme machine, la paysanne, l'artisan, le travailleur du peuple pour le peuple. Ceci pourrait faire écho à l' « Ouvrier et la Kolkhozienne » de la sculptrice Vera Moukhina, échantillon de la puissance soviétique.
D'un autre côté, les photographies proposent des personnages avec un regard tourné vers le futur : des hommes et des femmes aux beaux yeux, au regard fier comme celui d'un peuple désormais vagabond. Ces personnages sont issus d'une génération qui a perdu ses certitudes et qui est prête à se réinventer soi-même dans un nouveau monde ; un monde qui a vu triompher les logiques sociales et économiques aux antipodes de celles de Lénine, ou, heuresement d'un Staline.
Et voici l'ambivalence, le dynamisme même de ces images : un corps hanté par les fantasmes des idoles de 1917 et les yeux au regard ancré dans le futur.
Ainsi la métaphore de la photo qui ferme le cercle de l'exposition est forte : une russe qui confie à ses mains le vol d'une colombe prête à s'envoler au delà du rideau de fer de l'endoctrinement, vers un monde où mondialisation rime avec le mot intégration.

Marco Caccavo

http://www.alexandrapolina.com/

http://www.fontaine-obscure.com/