L'envie de partager

Tout a commencé par une envie de faire connaître nos commerces de proximité, cela, mêlé au désir d'aider ces artistes, qui, petits comme nous, n'ont pas de facilité pour montrer leur travail. Le tout a donné naissance à ces nocturnes artistiques, soirées de partage de connaissances et de convivialité !

Neuf nocturnes artistiques se sont déjà déroulées dans la rue Aumône Vieille.

Les artistes sélectionnés disposent d'un lieu d'exposition dans plusieurs boutiques de la rue. Le vernissage collectif, organisé par les commerçants, est rythmé par une ambiance musicale. Petits-fours et boissons sont proposés aux visiteurs et des performances, toujours en rapport avec l'art ou la création, animent la soirée. Le but est de permettre aux artistes et aux jeunes créateurs de promouvoir leur travail, mais aussi, dans un sens, d'ouvrir le domaine de l'art et de la création à tous les Aixois et aux gens de passage.Sans prétention, sans snobisme, sans aucune restriction artistique de leur part, les commerçants, galeristes et restaurateurs de la rue Aumône Vieille vous invitent à partager un bon moment et à découvrir l'art sous toutes ses formes.

Pour que "Aix ville d'eau, ville d'art" devienne réalité !

Bon, ok, rue Aumône Vieille on ne vous servira pas que de l'eau...

La trezième édition est prévue pour le 12 décembre 2015.

nocturneaumonevieille@gmail.com



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samedi 21 mars 2015

Liselotte Andersen, sculptrice et artiste peintre






Liselotte Andersen, sculptrice et artiste peintre, est une plasticienne à l'univers éclectique. Avant de s'installer en Provence en 2002, voyageuse insatiable, elle s'est nourrie de différentes expériences existentielles qui l'ont amené à vivre dans des continents très différents entre eux, comme l'Afrique, l'Europe et l'Asie.
L'artiste, toujours sensible à l’expérimentation de soi et à la rencontre de l'autre, traduit ainsi son vécu et son idéal dans son art.
Ses créations aux couleurs vives, et qui articulent du métal avec la terre, sont un hymne à la plénitude incassable de la consistance et une poésie de l'évidente présence, nette et pure, comme l'affirmation de tout acte humain.
Dans les sculptures, le poids de la matière physique se dynamise, comme chez Henry Moore, dans un acte d’énergie créatrice, dans un en train de. Ses œuvres, à travers leur avancement dans l'espace, comblent le vide qui nous entoure, soit par moyen de l'exploration de l'hors-de-soi, soit par une fusion matérielle dans le corps de l'autre
Toutes ses œuvres alimentent une aura mystique autour d'elles et ce sacré les fait sortir du flux du temps et de l'espace, tels que nous les concevons, et les placent dans le monde en tant qu'objet d'art. Et dans cette atmosphère éthérée, le saut dans le vide de l'autre, que ces projections de l'humaine sensibilité doivent accomplir, est fait à travers une lumineuse émanation de leur plénitude d'être.
Cette distance qui le sépare de l'inconnu, c'est le même écart que nous devons dépasser, avec un élan de sentiments, quand on va vers l'autre.
Sans raison, sans pourquoi; tels que nous le sentons dans notre volonté.
Même ses sculptures endormies sont vivantes et comblent cette distance. Ces endormis font penser à ceux de Pompéi, tués dans le rêve, quand ils étaient en train de remplir l'obscurité par l'imagination inconsciente et pourtant battante, réelle. Les créations de Liselotte Andersen, à la ligne épurée de toutes hésitations dans le mouvement, tracent un dynamisme qui sature le milieu qui les contient, le débordent et le dépassent. Ainsi, elle dessine une appropriation de l'espace par le biais d'une force centrifuge qui part du cœur, de la volonté, et qui rayonne vers l’extérieur, vers l'inconnu et vers son irrésistible appel. La matière, que l'artiste modèle en utilisant son spleen et son idéal, est toujours le point de fuite duquel l'espace se crée. C'est le plein qui relève de l'imaginaire, celui qui naît d'un mouvement inconscient: c'est lui qui ré-invente le vide, en courbe de vibrations émotionnelles, où l'objet d'art est réel et prend du sens.
Le monde de Liselotte Andersen est un univers où les sculptures et les peintures sont toutes suspendues en équilibre et avancent doucement, comme animées par une une expression spontanée, viscérale, comme l'est la sensibilité humaine dans sa pureté.

Marco Caccavo
Aix-en-Provence
2015



vendredi 31 octobre 2014

Le théâtre et la littérature de l'absurde

Soirée lecture à l'Espace 361, Rue de l'Annonciade, Aix en Provence
Le jeudi 13 novembre à 20h00
"Le théâtre et la littérature de l'absurde"
La thématique de l’absurde sera abordée selon deux axes : celui de son analyse littérale d’une part et dans le contexte de l’histoire de l'art d’autre part.
Marco Caccavo présentera une introduction à la pensée selon Pirandello à travers une lecture commentée de passages de ses oeuvres les plus connues et Pierre Rancan donnera à entendre la voix singulière de Samuel Beckett où l'absurde s'invite au cœur du langage de ses personnages...

"Le théâtre et la littérature de l'absurde"
La thématique de l’absurde sera abordée selon deux axes : celui de son analyse littérale d’une part et dans le contexte de l’histoire de l'art d’autre part.






 

jeudi 24 juillet 2014

Texte critique de Marco Caccavo pour Philippe Lefebvre et Harry Gaabor


L'art est une blessure qui devient lumière
Georges Braque



Le geste d'artiste, à la fois, cache et révèle, et c'est à ce moment que l'interprétation personnelle de l’œuvre prend forme dans notre esprit de spectateur. Le langage de la création est celui qui maîtrise la lumière et le sombre, le brumeux souvenir et le lumineux réel. Et comme le jour et la nuit sont opposés, mais semblent presque se renverser l'un dans l'autre dans les instants d'aube ou du coucher de soleil, ainsi deux artistes trouvent un moment commun pour se reconnaître l'un dans le travail de l'autre. Quand cela arrive, leurs pensées, à travers leurs œuvres, courent comme des étincelles d'images dans un jeu de miroir et, enfin, ils se pénètrent, en se posant, essoufflées, et nous parlent. Bien sûr, les mondes de deux artistes parlent avec des accents dissemblables qui renvoient à l'utilisation de matières différentes pour la création, mais leur sujet de discussion est commun: tous les deux cherchent l'expression de leur intérieur, agité par le vécu et par l’interprétation du monde contemporain.
Philippe Lefebvre et Harry Gaabor nous proposent cet échange entre vécu et regard actuel dans un espace d'art, lieu subtile de l'aube et du coucher de la pensée.
Lefebvre, artiste joue du métal, plie et façonne la matière au gré des battements de son cœur. Il est artisan, archéologue de la mémoire en action et travaille sur des souvenirs qui ont marqué sa peau, parfois doucement, parfois plus violemment, la vie donne le rythme et le timbre de ses créations. Et ainsi la matière est voix des blessures et des fragilités de l'artiste. Le noble métal, matière faite pour résister au temps, aux émotions, devient métaphore du flou souvenir. Ce dernier, tiré de l’abîme de l'oubli, revient et recompose, à l'aide de l'introspection, une histoire qu'il essaye de rendre cohérente pour s'expliquer pourquoi ses blessures sont encore saignantes.
Faire revenir à la surface, comprendre, créer. Au final, la création, n'est-elle pas une volonté de projeter hors-de-soi les émotions cachées pour mieux essayer de les comprendre?
Songez à une sculpture en métal. A l'une de celles de Lefebvre. Elle est le porte-parole de toutes nos angoisses présentes, de toutes nos émotions passées. Son but d'artiste est celui de les rendre cohérentes. Mais, on le sait, la langue du cœur a du mal a s'exprimer d'une façon claire...le souvenir, la blessure, il faut tout cimenter en blanc pour poursuivre le voyage au bout de la vie...
Gaabor, conteur du contemporain, noue, dans une même œuvre, le monde bien présent à nos sens et celui spirituel, qui demande un sursaut du cœur pour être compris. Ses œuvres narrent du fléau de la guerre, bien sûr adoucie par l'espoir provenant d'un bouquet de fleur ou d'un soldat à la morphologie plutôt apte à la séduction qu'à la destruction. L'artiste raconte dans ses œuvres le rapport difficile entre nature et civilisation, entre « être humain durable » et éternel devenir du cosmos.
Presque tous ses travaux, qui vont de la peinture sur bois à la sculpture, présentent une double lecture. La première, certes immédiate, est celle liée aux couleurs qui captivent le regard et au sujet d'actualité que l'on peut facilement reconnaître.
Mais ce n'est pas un travail de simple dénonciation.
On le disait tout à l'heure: le geste d'artiste, à la fois, cache et révèle.
La deuxième lecture de son travail est une sorte de révélation laïque: l'artiste narre les défis et les enjeux de l'humain et cache, en utilisant le langage des symboles spirituels, la dimension métaphysique de leur résolution.
Le monde à venir que Gaabor confie à ses œuvres est celui hanté par un cri d'humanisation, permettant de tourner en colorée dérision une tragédie comme celle de la guerre ou de confier aux têtes de mort la valeur d'une joyeuse vanitas qui nous invite à danser. Et ce ballet se produit sur les ruines d'une ville développée à la verticale pour faire naître, en dansant, une ville horizontale. Dans ce nouvel espace, la nature, avec ses couleurs et ses fragilités, n'est plus opposition à l'animalisation dont parlait Diderot, c'est-à-dire la volonté de tout engloutir pour posséder, mais c'est une heureuse danse animée par les atomes qui composent l'homme et la verte chlorophylle de la feuille.
Et voilà l'univers artistique d'Harry Gaabor, coloré guérillero du spirituel qui avec son pinceau crée de souriantes acrobaties sur les ruines de notre grise civilisation.

Juillet 2014